snudi.fo85@gmail.com

|couper{150}|attribut_html)" />

Syndicat Force Ouvrière des Instituteurs et Professeurs des Écoles de la Vendée
SNUDI-FO85 - 156 bd Louis Blanc - BP 399 - 85010 LA Roche-sur-Yon Cedex
TEL : 02.51.36.03.27 - FAX  : 09 56 09 72 96 - snudi.fo85@gmail.com


Lettre ouverte à Mme Bulteau
Publié; le 5 décembre 2013 | snudi FO 85

La Roche sur Yon, le 3 décembre 2013

Lettre ouverte à Sylviane Bulteau Députée de la Vendée

Madame la députée,

Le 25 novembre vous avez adressé une lettre ouverte aux fédérations syndicales ayant appelé à manifester contre la réforme Peillon et pour l’abrogation du décret du 24 janvier sur les rythmes scolaires. Vous avez qualifié nos propos de « consternants » et mensongers ; nous souhaitons vous répondre point par point dans cette lettre que nous rendrons publique. Cette réponse est tardive, veuillez nous en excuser, nous sommes fort occupés…

Vous nous questionnez sur notre "projet politique".

Nous nous étonnons de votre totale méconnaissance de la nature même de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière.

Sachez, madame la Députée, que la Confédération Force Ouvrière est une organisation syndicale indépendante de tout groupe de pression politique, économique ou religieux et, à ce titre, n’a bien évidemment pas de projet politique. Notre indépendance nous permet de défendre les intérêts matériels et moraux des salariés quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place.

"Notre enseignement n’est pas un enseignement d’autorité. Ce n’est pas au nom du gouvernement même républicain, ni même au nom du Peuple français que l’instituteur confère son enseignement : c’est au nom de la vérité (…) Il découle de ces principes que le corps des instituteurs a besoin de toute son autonomie, et les instituteurs eux-mêmes de la plus large indépendance." Manifeste des instituteurs syndicalistes de 1905.

Dans l’exposé des motifs accompagnant le projet de loi Peillon on lit : « le système éducatif français (…) a montré dans le passé, sa grande capacité de mobilisation et d’évolution, mais depuis près de vingt ans, notre école ne progresse plus. » Ce n’est donc pas l’organisation des rythmes scolaires du ministre Darcos qui sont à l’origine de l’effondrement du système éducatif français, (même si cela considérablement aggravé les conditions de travail des enseignants et volé 2 h d’enseignement chaque semaine à tous les élèves) la loi Peillon, elle-même, en situe l’origine bien en amont. Comment ne pas faire alors le rapprochement avec la loi d’orientation de monsieur Jospin en 1989, qui a introduit, entre autres, le projet d’établissement ?

Toutes les réformes qui se succédé depuis ne l’ont jamais remise en question mais en ont été la continuité. La loi Peillon en est l’aboutissement en introduisant dans l’école élus politiques, groupes de pression divers ou associations au caractère laïc peu affirmé, à travers le Projet Éducatif Territorial dont vous ne dites pas un mot dans votre courrier et qui est le cœur de la réforme que nous combattons. Si cet aspect fondamental de la réforme vous a échappé, permettez-nous de vous informer :

circulaire n°2013-036 du 20-3-2013 : "Le projet éducatif territorial (PEDT) formalise une démarche permettant aux collectivités territoriales volontaires de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant (souligné par nous) et après l’école, organisant ainsi, dans le respect de chacun, la complémentarité des temps éducatifs."

Ainsi, le PEDT a pour but de mêler le scolaire et le périscolaire, d’impliquer les enseignants contre leur gré, de les soumettre aux pressions locales.

"Vous rêvez d’un maître d’école, nommé par les habitants, relevant du maire, relevant du château, relevant du curé, relevant de tout le monde. (…à ce maître assujetti, il oppose le maître :) qui ne relève que de ses chefs hiérarchiques, respectueux du maire, respectueux du curé, n’étant ni le valet de l’un, ni le valet de l’autre." Jules Ferry, 1881.

Comment pouvez-vous vous enorgueillir de la « scolarisation des enfants de moins de 3 ans dans les zones en difficulté » quand la possibilité de scolariser tous les enfants de 2ans était effective sur tout le territoire national avant que monsieur Lang ne commence à la restreindre ?

Vous évoquez les "recrutements nouveaux pour notre école". De quoi parlez-vous ? Des « emplois d’avenir » qui n’ont d’avenir que le nom ? Des emplois précaires et sous-payés en lieu et place d’emplois statutaires d’enseignants, de personnels qualifiés et spécialisés ?

Vous affirmez que "l’ensemble de la communauté scientifique et éducative s’accorde pour penser et dire que la semaine de 4 jours est la pire…"

Nous vous rappelons que les experts auto-proclamés de la « communauté éducative et scientifique » avaient défendu en 2008 la semaine de 4 jours qui, bien entendu, avait été mise en place elle aussi pour le plus grand bénéfice des élèves !

Et comment expliquer alors que la Vendée (à 4 jours depuis plus de 20 ans) ait des résultats aux évaluations parmi les meilleurs de France ?

Ces experts dont vous parlez manquent-ils à ce point de bon sens pour ne pas se rendre compte qu’apprendre à 28 ou 30 par classe épuise les élèves et les enseignants ? Ne se sont-ils pas interrogés sur le lien entre la disparition des milliers de postes et de classes spécialisés et la difficulté scolaire ?

Nous vous informons, madame la Députée, qu’en Vendée, pour qu’une classe soit ouverte, il faut que la moyenne de l’école soit supérieure à 28,8 élèves par classe en élémentaire et 32 en maternelle !

Tout de même, reconnaissons-le, nous partageons un de vos points de vue : la baisse du niveau d’instruction des élèves est incontestable. Comment cela pourrait-il en être autrement ? Le nombre d’heures d’enseignement du français a considérablement diminué depuis plusieurs décennies (élémentaire et collège), les élèves ont été volés de l’équivalent d’une année scolaire "grâce" à la loi Darcos (loi non-abrogée par M. Peillon et sur laquelle s’appuie le décret du 24 janvier dit des rythmes scolaires). Avec toujours deux heures en moins d’enseignement par semaine, nos élèves qui ont besoin de l’Ecole de la République, qui n’ont qu’elle pour être éveillés et se libérer de tous les déterminismes insidieux qui les malmènent, ne seront jamais ces citoyens vigilants qui font qu’un Etat est vraiment la chose de tous et non de quelques-uns.

Les pouvoirs publics se doivent d’assurer l’instruction de tous à travers l’École, mais dans une société où l’éducation des enfants du peuple est confiée, non à leur famille, mais à une communauté (fût-elle éducative) cette société est en marche vers un état totalitaire.

Enfin, rappelons-le, la réforme des rythmes Peillon, entre autres effets pervers, conduit :

- à une inégalité de traitement des élèves suivant les écoles, les communes. C’est la négation du principe républicain d’égalité. (ce serait donc ça selon vous la "justice sociale"…)
- à une fatigue accrue des élèves qui passent plus de temps qu’avant à l’école, ce qui suffit à démontrer l’ineptie de cette réforme,
- à un mélange inacceptable du scolaire et du péri-scolaire entraînant la remise en cause des statuts des personnels enseignants et territoriaux et des classes.

Madame la Députée, il semble que vous n’ayez pas pris la mesure du rejet des enseignants, des parents d’élèves, des personnels territoriaux, de vos concitoyens… Cette grève du 14 novembre n’était que le début : nous serons massivement en grève (et cette fois-ci, nous sommes même rejoints par le syndicat majoritaire de l’enseignement, le SNUIPP, qui est signataire de l’appel intersyndical…) jeudi 5 décembre pour réclamer la suspension immédiate de la réforme.

Soyez assurée, madame la Députée, de notre indéfectible attachement à la République une et indivisible et à son école et notre volonté sans faille de tout mettre en œuvre pour les préserver.

Pascale Surmont Gibierge, Secrétaire départementale du SNUDI-FO

Catherine Della Patrona, pour le bureau de l’UD

cale




Rechercher sur le Site
Dans la même Rubrique
Défense de l’école maternelle publique républicaine
Communiqué de presse : Mobilisé-es pour obtenir l’abandon du projet de loi Blanquer
Établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) : pulvérisation des statuts d’enseignants, dont celui de PE, suppression des directeurs et des écoles
Loi Ecole de la confiance : un amendement qui programme la disparition de l’école maternelle de la République
Rythmes scolaires : passage à 4 jours
Rythmes scolaires : Projet de décret du ministre
Livret Scolaire Unique
L’école inclusive de la loi de refondation et ses conséquences concrètes dans les écoles…
Pour en finir avec l’APC, la confusion scolaire/périscolaire, les PEdT,… l’abrogation du décret instaurant les rythmes scolaires est plus que jamais à l’ordre du jour !
Rapport de la sénatrice F. Cartron sur les rythmes scolaires : toujours plus de territorialisation, toujours plus de remise en cause statutaire avec un PEdT tout puissant
Circulaire de rentrée 2016 : enfumage et obstination !
Décret sur les « nouveaux rythmes scolaires »
Rythmes scolaires : PEDT et Territorialisation
Assises de l’École : un tremplin pour la désintégration de l’École de la République et la mise en cause des enseignants.
On ne rétablira pas l’école de la République et la laïcité en poursuivant la refondation de l’école et la politique d’austérité.
Lettre ouverte aux collègues, aux Organisations Syndicales de Vendée
Refondation de l’éducation prioritaire… contre les personnels et les élèves !
Abrogation du décret Peillon/Hamon : le combat continue !
Délégation du 19 novembre
Postes et rythmes scolaires
| 1 | 2 | 3 |
SPIP 3.2.5 [24404] habillé par le Snudi Fo